♦ Natural's Not in It - Gang of Four ♦





Le temps était glacé mais sec, le genre de ceux qu'adorait Joshua Rutherford. En bon anglais plutôt fier de son pays et de sa culture, il n'était pas vraiment branché chaleurs estivales. Le moins que l'on puisse dire était que Joshua n'était pas quelqu'un de frileux. Après tout, depuis qu'il avait claqué la porte de chez lui il y a cinq mois de cela, le jeune homme avait enchaîné les galères. Entre les petits boulots inutiles et mal payés, les nuits à sortir avec des filles qui l'étaient tout autant uniquement pour ne pas dormir dehors dans le froid, les bagarres pour défendre un peu tout et n'importe quoi, pour protéger le peu qu'on a. Oui, Joshua était ce que l'on pouvait appeler un dur à cuir et si au départ de sa petite crise d'adolescence retardée, il avait pensé simplement crier au monde l'injustice qu'il subissait entre la mort de sa mère et la décadence de son grand frère Andrew qui était pourtant d'une sagesse irréprochable – tout comme Joshua d'ailleurs – il avait été forcé de se rendre à l'évidence : vivre dans la rue sans rien pour survivre à part ses propres ressources naturelles comme son instinct change un homme. Joshua portait sur lui son vécu. Certes il n'avait pas encore l'air d'un SDF car dans son éternel sac de sport noir se trouvaient encore ses fringues achetées une fortune, il semblait toujours en alerte, prêt à se défendre comme si le monde ne se résumait qu'à une suite d'agressions. Mais désormais c'était terminé, sa vie allait changer parce qu'il participait à cette émission de télé réalité et qu'il allait gagner. Pourquoi ? Parce que déjà il n'avait rien à perdre et surtout parce qu'avec son passé de clochard, Joshua avait l'intime intuition qu'il avait plus de chances que les autres de s'en sortir. Plus débrouillard quoi.

Le jeune homme se racla la gorge et toussa légèrement dans son sommeil. Ciel qu'il avait soif ! Les sourcils froncés, il remua dans ses draps. Paradoxalement, c'était parce qu'il était en train de dormir sur une surface moelleuse qu'il remarqua une grosse différence et surtout qu'il senti presque tous ses muscles lui faire mal. Reprenant lentement conscience avec le monde extérieur au fur et à mesure qu'il se réveillait, les souvenirs de la nuit passée étaient de plus en plus clairs. Il avait mal partout, surtout aux poings et au ventre. Pourquoi déjà ? Joshua se retourna sur le dos et fit la grimace, il était en pièce... Ah oui il s'était battu encore une fois. Il allait sérieusement falloir qu'il arrête de faire ça parce qu'en plus, étant particulièrement pauvre, Joshua n'allait jamais chez le médecin et prenait le risque de mal soigner ses blessures se contentant de les désinfecter à l'arrache à coup d'alcool qu'il buvait après. Une vraie torture. Mais comme on dit, il en avait vu d'autres. Mais pour combien de temps ? Et puis pourquoi il s'était battu déjà ?Avec qui ? Joshua toussa, sa gorge le brûla. C'en fut assez, le jeune londonien se redressa dans ses draps et se passa une main dans ses cheveux bouclés. Assis dans son lit, il cligna bêtement des yeux pendant quelques secondes, celles qui lui furent nécessaires pour voir, avant de se rendre compte qu'il n'était pas dans un endroit familier. Sérieux il s'était passé quoi la veille ?!

Joshua eu un soupire et se passa les mains sur le visage avant d'essayer de se souvenir. Il revoyait la bagarre, dans la rue, en pleine nuit... Il pleuvait, il avait un peu bu et il se trouvait avec deux nanas dont il avait oublié les noms... Puis une bande de gas était sortie de nulle part... Joshua n'avait pas vu leurs visages... Ivre, il se souvint les avoir salués avec un grand sourire avant de le perdre et de se débattre... Oui c'était ça. Ils l'avaient littéralement attrapé et en bon bagarreur, Joshua ne s'était pas laissé faire et en avait tabassé quelques uns... Mais il avait bu... Ses coups étaient moins précis... Il avait plu... Il était tombé contre le trottoir et s'était fait mal... Josha remua son épaule gauche et réalisa qu'elle était douloureuse. Son premier réflexe ne fut pas celui de paniquer mais de chercher ses cigarettes. Le paquet était dans la poche arrière de son jean. Jean qu'il portait, avec lequel il avait dormi et surtout avec lequel il était tombé par terre, dans la flotte... Tout ça pour dire que ses cigarettes étaient dans un sale état. Dépendant et fauché, Joshua haussa les épaules et en prit une qu'il alluma quand même. Dégueulasse... Avec une grimace il jeta son paquet dans un coin de la pièce qu'il observa avec un peu plus d'attention.

Quand il avait premièrement ouvert les yeux, le jeune londonien avait pensé ne pas la connaître mais cette chambre lui disait vaguement quelque chose tout en étant pourtant certain de n'y avoir jamais mit les pieds. Comme un décors d'une série télévisée qu'on a regardé. Les pièces deviennent familières mais on ne les a jamais visitées pour autant. Intrigué, il se leva et se rendit jusqu'à la porte. Sur le chemin il manqua de tomber, se rendant alors compte que ses jambes avaient certainement pris de sacrés coups. Est-ce qu'ils étaient chez ses ravisseurs ? Impossible ! Jamais ils n'auraient kidnappés un SDF pour le coller dans une chambre de luxe ! Non ? Joshua ouvrit brusquement la porte, se demandant qui était encore la jeune femme qui l'avait recueilli – y avait toujours une femme – et fut surpris de tomber sur une enveloppe posée sur le pas de sa porte. « Qu'est-ce que c'est encore ce bordel... » marmonna-t-il avant de se pencher et de prendre l'enveloppe pour l'ouvrir. Joshua n'était pas quelqu'un de curieux par nature mais il fallait l'admettre, la situation devenait vraiment étrange et il avait besoin de savoir chez qui il se trouvait, c'était la moindre des choses. Joshua survola le morceau de papier et ouvrit les yeux en grand. C'était une blague ?! Presque immédiatement il leva les yeux vers les coins de la pièce, s'attendant à voir des caméras le filmer mais rien. Il était dans le jeu ?! No way ! Un sourire radieux aux lèvres Joshua fit un bond et retourna dans sa chambre, heureux de la chance qui s'offrait à lui, si c'en était une. Il connaissait ce jeu, comme beaucoup de gens. Mais pour lui c'était autre chose que des sensations fortes, c'était une occasion de rester au chaud pendant un moment, de se faire connaître du monde entier et pourquoi pas empocher un pactole ?

Le jeune homme eu un éclat de rire proche du cri et sauta littéralement sur son lit, sans même retirer ses chaussures. Il fit un bond et se laissa retomber sur le dos, les bras croisés derrière la nuque l'air aux anges. Après avoir soupiré il se redressa brusquement – ignorant le léger vertige qui le saisit – et ouvrit les placards. Avec une exclamation de surprise il se rendit compte qu'il y avait toutes ses affaires. Non pas celles qu'il avait prit en claquant la porte de chez lui mais celles de sa chambre. Ses fringues à la mode et encore neuves, ses posters, ses CD tout y était ! Avec un nouveau rire comme un enfant le matin de Noël, Joshua prit de quoi se changer et se rendit dans la salle de bain, abandonnant ses vêtements au fur et à mesure qu'il progressait, se retrouvant alors en boxer dans la salle d'eau. Devant le miroir il s'observa, surprit par le changement de son physique. Il était plus fin mais surtout plus musclé. Peu de repas et beaucoup de bastons, voilà ce que ça donnait. Son visage de poupon était désormais marqué de quelques cicatrices mais rien qui ne portait atteinte à sa beauté naturelle et dieu merci, ses petites fossettes étaient toujours là quand il souriait bien que ses joues soient un peu creuses. Le pétillant de ses yeux était encore vivant mais semblait agoniser sous le poids de la vie.

Douché, séché, Joshua enfila un slim noir et un t-shirt « London Calling » qu'il adorait, retrouvant alors son éternel look de rockeur anglais, celui qu'il avait à l'époque où tout allait bien dans sa vie, celui qu'il avait avant d'être une sorte de SDF de vingt quatre ans. Il y avait absolument toutes ses affaires ici mais pas sa guitare. Il avait été forcé de la vendre il y a des mois de cela pour manger et s'était juré de s'en repayer une dès que possible. S'il avait su, Joshua ne l'aurait pas emporté avec lui dans la rue... Allongé sur son lit, sur le dos et le bras croisés derrière la tête, il se mit à penser à un peu tout et rien à la fois. Se rendant compte que le visage de son frère revenait sans cesse dans sa tête, le jeune homme réagit comme toujours fasse à la tristesse, il l'ignora. Joshua se redressa à nouveau, saisit son paquet de cigarettes qu'il avait balancé un peu plus tôt et vit qu'il ne lui en restait qu'une. Quand il la porta à sa bouche il eu une grimace mais la prit quand même. Après tout il n'avait que ça. « C'est pas vrai... » murmura-t-il la cigarette entre les dents avant de soupirer avec force quand il se rendit compte qu'il n'avait plus de feu.

Le jeune homme se leva et ouvrit la porte de sa chambre, embarquant ses clés au passage et se retrouva dans le couloir. C'était une blague ou ce château était sérieusement désert ? A croire qu'il n'y avait personne ici à part lui... Après s'être passé une main dans les cheveux il vit enfin une silhouette apparaître au bout du couloir, après avoir mieux regardé il se rendit compte que c'était une fille et surtout qu'elle avait l'air plutôt mignonne. Sans perdre les bonnes vieilles habitudes Joshua approcha et l'accosta avec l'assurance de l'habitude. « Hey ! Lil' Darling ! T'aurais pas du feu ? Je viens d'arriver je sais pas trop où aller pour en trouver. Tu sais comment on fait pour être ravitaillé en clopes ? Les miennes ont prit la flotte, elles sont dégueulasses ! » demanda Joshua avec un sourire en coin craquant et donnant l'impression qu'il était sur le point d'exploser de rire. Ce n'était pas son cas, uniquement sa manière de s'exprimer, comme si la vie en elle même n'était qu'une longue blague parfois de mauvais goût, certes. Le jeune homme avait une lèvre coupée et l'arcade de son œil droit enflée lui donnant des airs de mauvais garçon qui contrastait voilement avec son regard bleu pétillant et étrangement doux. « Ah, au fait. Joshua Rutherford. Appelle moi Josh. » se présenta-t-il en tendant sa main et souriant de plus belle. « Je suis à la 301 et toi ? »

Carleen était là depuis quelques jours maintenant. Elle avait finalement compris que ce n’était pas une blague de mauvais goût et qu’elle se trouvait bien dans ce jeu de télé-réalité. Elle avait aussi saisi comment elle avait atterrit dans cette chambre. La jeune femme avait fait le rapprochement entre ses pseudos agresseurs et son arrivée soudaine dans cette pièce. Elle avait plus ou moins pris ses marques dans l’immense demeure des Leatherface mais pour le moment, ils l’avaient laissé relativement tranquille. En explorant les lieux, elle avait remarqué de temps en temps des tâches rouges, notamment sur le tapis dans le hall. La peur s’était lue dans ses yeux. Elle était vraiment tombée dans un endroit de fou. Carleen n’avait presque jamais peur mais là, le silence qui régnait lui avait glacé le sang. Elle aurait mille fois préféré qur Théo se foute encore d’elle plutôt que de rester dans cet endroit. Théo n’avait pas encore payé ce qu’il avait fait à la brune et elle attendait qu’il oublie pour se venger. Chez elle, la vengeance est un plat qui se bouffe congelé. Il l’avait prise pour une conne et il allait devoir en payer les conséquences. A peine cette pensée lui traversa l’esprit que le poing de Carleen se serra comme si elle s’apprêtait à le frapper. Seulement il n’était pas là et heureusement pour lui sinon elle l’aurait tué. Tout ça à cause de cet endroit. Elle ne voyait plus les choses de la même façon et sa frustration ne faisait qu’augmenter. Elle décida de faire la seule chose qui puisse l’aider dans ce cas là… Manger. Lorsqu’elle était stressée, frustrée ou dans n’importe quel état qui la rendait impuissante face à la situation, Carleen mangeait. Mais ce n’était jamais des petites quantités et Eames avait beau lui préparer son repas, elle n’en avait jamais assez.

Prenant les clés de sa chambre, Carleen sortit et se dirigea vers la cuisine après avoir fermée la porte. Sa chambre était devenue un peu plus la sienne chaque jour. Tout était là sauf quelques bricoles dont elle n’avait jamais vu l’importance et dont ses parents avaient toujours voulu qu’elle ne jette pas. Dans ce manoir, elle pouvait enfin avoir la chambre qu’elle voulait. Seul Eames manquait et cela l’attristait au plus au point. Jamais elle n’avait été séparé si longtemps de son grand frère et elle n’avait aucun moyen de lui communiquer où elle se trouvait. Les candidats de cette émission ne pouvait pas avoir de contacts avec l’extérieur. Carleen savait que son frère avait déjà appelé la police. Il ne regardait pas The Fortunate ou alors pas à sa connaissance. Lorsqu’elle arriva à la cuisine, elle se rendit dans la petite pièce à côté et se sortit de quoi manger. De la pizza et de la salade. La jeune femme passa la pizza au micro-onde et se prépara une assiette de salade avant de la ranger dans la pièce prévu à cet effet. Lorsque la pizza fut prête, elle la mit dans son assiette et remonta le tout dans sa chambre. Le chemin de retour fut aisé puisqu’elle ne rencontra personne. Alors qu’elle allait enfin pouvoir manger, elle aperçut un jeune homme plus vieux qu’elle apparemment qui venait vers elle. Se composant un masque sans émotion, Carleen le laissa venir. Lorsqu’il commença à parler, elle ne put s’empêcher de lui rire au nez. Il se croyait vraiment irrésistible ou quoi ce type. Sérieux il avait pris des cours de dragues sur internet. Gardant le silence et le regardant avec des yeux suspicieux, Carleen ne put s’empêcher de remarquer qu’il était plutôt pas mal et que même avec sa lèvre coupée et son arcade enflée, il restait tout de même séduisant… Voir très séduisant. Il voulait du feu et des clopes. Carleen avait tout mais ne lui en passerait pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que c’était le genre de type qui demande mais qui ne rend jamais. Le sourire qu’il fit en disait long sur ses pratiques de dragues. Il ne devait pas avoir trop de mal à obtenir tout ce qu’il voulait des femmes. Seulement, la jeune femme avait un esprit de contradiction très prononcé et elle décida de ne pas se laisser embobiner par tous ses sourires charmeurs et toutes ses belles paroles.

« Garde tes Lil’ Darling pour des filles plus cruches que moi. Ce genre de procédé ne marche pas avec moi. Pour les clopes j’en sais rien. Je fume pas donc j’ai pas de feu. »

Cela ne la dérangeait pas de mentir, elle l’avait fait tellement de fois dans sa vie qu’une fois de plus ou une fois de moins cela ne changerait pas grand-chose. Essayant de passer, elle se figea quand il lui dit son prénom et son nom et le numéro de sa chambre et lui demandait les mêmes informations à Carleen. Il avait tendu sa main et la jeune femme lui lança un regard irrité. Il ne voyait donc pas que ses mains tenaient une assiette… Elle ne voulait pas lâcher une main de l’assiette de peur de la faire tomber quand elle ne la tiendrait que d’une.

« Carleen Bell… Appelle moi Carleen … Je suis dans la chambre juste à côté de la tienne … La 302. »

Pensant la discussion terminée, Carleen passa à côté de Josh et mit son assiette en équilibre sur une seule main avant d’ouvrir la porte de sa chambre. Elle n’avait pas songé que Josh entrerait dans sa chambre et s’installerait sur son lit. La brune posa son repas sur son bureau et passa une main dans sa chevelure. Il cherchait à l'exaspérer ou quoi… Parce que là il était bien partit pour. S’humectant les lèvres, Carleen lui parla d’un ton froid et sec.

« Non mais je t’en prie, fais comme chez toi !!!! Tu te crois où là ?? Descend de mon lit avec tes vêtements crades… »

Joshua était tout à fait le style de Carleen… Mauvais garçon mais qui au fond a un cœur en or, elle espérait que Josh‘ était comme cela. Ces garçons là faisaient fantasmer la jeune femme… Ils étaient tout le contraire de Théo qui lui était un mauvais garçon mais con comme la lune… Carleen s’était faite avoir une fois mais pas deux, c’était pour cela qu’elle avait été si froide et irrespectueuse envers Joshua quand il l’avait appelé Lil’ Darling. Elle n’était plus une cruche qui par un surnom pensait que le mec serrait à elle pour la vie. Carleen avait appris à relativiser les choses et les prenait maintenant avec plus de scepticisme qu’avant. Le sourire que Joshua aborda crispa celui de Carleen… Il essayait de la mettre en colère ou quoi ? Si c’était le cas, elle essayerait de résister jusqu’au bout et ne le frapperait pas. Il serait trop heureux. Elle était très voir trop fière et c’était souvent ce qui avait causé sa perte. Heureusement pour Joshua, elle se sentait d’humeur clémente et donc il n’aurait pas à s’inquiéter qu’elle se venge de quelque chose qui ferrait… Carleen était aussi très très rancunière et Théo n’avait pas encore payé ce qu’il lui avait fait. Elle n’espérait qu’une chose c’est que par un heureux hasard, il se retrouve ici et qu’elle puisse mettre en place sa vengeance… Quand on la connaissait bien, on savait que pour elle, la vengeance était un plat qui se bouffer congelé.

Carleen ne releva pas quand Josh’ insinua qu’il serait difficile de trouver plus cruche qu’elle… Elle se contenta de resserrer son emprise sur son assiette pour ne pas lui foutre son poing dans la gueule. Certes, il avait une belle gueule mais la brune se ferait un plaisir de lui abîmer. C’était ça quand on avait grandit avec des garçons, on apprenait très vite à se servir de ses poings et pieds pour se défendre car ils n’y allaient jamais de mains mortes. Cependant, elle ne pouvait que trouver que son sourire était magnifique… Il lui demanda alors pour les clopes … Carleen n’avait jamais vraiment partagé ce qu’elle possédait et ce n’était pas maintenant que ça allait changer… En plus sa tête ne lui revenait pas. Elle eut un petit rire amusé tant il paraissait désespéré. Elle aurait presque eut pitié de lui. Je dis bien presque, parce que ce n’était pas le cas. Son rire se fit plus bruyant quand il échappa un gémissement de douleur. De nos jours, les mecs étaient vraiment des chochottes. Il remercia tout de même Carleen et lui demanda indirectement son prénom… Prénom qu’elle donna après qu’il lui ai donné le sien… Elle constata avec horreur qu’ils étaient voisin de chambre…

Comme elle pensait que la discussion était close, elle rentra dans sa chambre et n’entendit pas les réflexions de Josh’. Ce n’est que lorsqu’il entra dans sa chambre qu’elle lança très amicalement - bien entendu, c’était ironique - un petit « non mais je t’en prie, fais comme chez toi ». Carleen était sûre qu’il l’avait fait exprès et elle en eut la confirmation quand les quelques mots qu’il prononça la firent serrer les poings. Pour ne pas le frapper, elle se contenta d’user de ce qu’elle savait faire le mieux… Utiliser le sarcasme, l’ironie et la méchanceté… Encore que là, elle y était allée soft… Elle ne voulait pas se faire des ennemis direct.

« Hospitalière mon cul oui !! Tu vas me faire le plaisir de retirer tes jolies petites fesses de ma chambre sinon je me ferrais un plaisir d’abîmer ta belle gueule d’ange !!!! »

Ce n’était pas un conseil mais plutôt un ordre… Cependant, elle avait utilisé « belle », et « jolie » un peu trop souvent dans sa phrase… Et voilà, maintenant le pauvre garçon allait se faire des idées. Elle n’eut pourtant pas le plaisir de rectifier ce qu’elle avait dit puisqu’elle s’évertuait à le faire sortir une nouvelle fois de son lit. En effet, il avait investit son lit et il sautait dessus. Petit à petit, elle commençait à bouillir intérieurement. Il avait intérêt à vite dégager de sa chambre s’il ne voulait pas qu’elle lui foute son poing dans le nez. Nez qui d’ailleurs était parfait… Elle secoua la tête et chassa ses pensées de son cerveau, elle avait d’autres chats à fouetter et notamment Joshua qui commençait à lui trouver des sobriquets ridicule tels que Carly et Leeny. Finalement, il opta pour Leeny… Carleen vit alors rouge et se rapprocha dangereusement de Josh’… Son visage n’était qu’à cinq centimètre de celui du brun.

« Ne compte pas là-dessus !! C’est Carleen et c’est tout… On se connait pas et tu penses que je vais accepter que tu me donnes un surnom !!! T’es pas chez mémé ? Alors c’est Carleen ! Rappelle toi en, sinon je ne me gênerai pas pour enfoncer mon poing dans ton visage »

Tout ça dit bien entendu avec un sourire mi-figue mi-raisin. La suite ne plut guère plus à Carleen. Elle détestait se faire appeler jeune fille… C’était trop impersonnel et surtout rabaissant. Cela lui rappelait qu’elle n’avait que vingt ans et pas plus. Aujourd’hui pourtant, elle aurait aimé être un garçon et surtout être plus âgée, au moins là, Joshua aurait peut être été plus respectueux avec elle. Elle ne s’était toujours pas éloignée de lui et cette fois-ci elle parla, enfin du moins essaya de parler calmement. Ce n‘était pas gagné mais après tout, elle pouvait essayer… Les téléspectateurs devaient bien rire de la situation de la jeune fille, mais elle les emmerdait.

« Ecoute moi bien petit merdeux, tu peux foutre tes sobriquets ridicules là où je pense ! Nous ne serons jamais amis toi et moi … Et puis ne t’avise plus de m’appeler JEUNE FILLE sinon mon poing se collera dans ta figure … »

C’était elle où c’était au moins la troisième fois qu’elle menacer Joshua de lui abîmer son beau visage. Elle se répétait et elle n’aimait pas ça. C’était pour elle dégradant parce que cela voulait dire qu’elle était trop en colère pour réfléchir mais surtout qu’elle était gênée par Joshua. Quand il se recula, elle en fit de même. La proximité avec les gens ne lui plaisait pas vraiment. Elle avait besoin d’un espace vital et la seule fois où elle le partageait c’était quand elle prenait son pied avec un type… Et là en l’occurrence, elle ne prenait pas son pied. Quand il reprit et qu’il lâcha sa phrase dans l’air comme une merde de pigeons dans la cour d’une école, Carleen ne put s’empêcher de rire…

« Dis moi que c’est une blague hein !! Toi sérieux … »

Josh’ reprit comme si l’intervention de Carleen n’était rien d’autre qu’un moustique qui venait de le piquer. Elle détestait être ignorée et c’était ce qu’il était en train de faire. Pour un peu, elle reviendrait presque sur sa résolution de ne pas le frapper. Mais elle ne le fit pas et se contenta d’écouter ce que Josh’ disait. Cela pourrait se révéler intéressant qui sait ? Quand il parla de cigarette, le regard de Carleen dévia vers la commode près de son lit. Elle avait envie de fumer mais réprima cette envie. Elle n’avait pas envie de donner ses clopes à Joshua. Elle espérait seulement qu’il ne verrait pas que son regard avait été détourné de lui quelques secondes pour se diriger vers l’endroit où se trouvait ses clopes. Lorsqu’elle entendit la suite, elle sut que non… Par contre, elle faillit s’étouffer. Comment ça il lui plaisait ? Bon c’était vrai mais il ne devait pas le voir. Et il voulait l’affronter … Elle le regarda incrédule… Non mais de quoi il parlait… Mais avant qu’elle n’ait put lui demander, il sortit de la chambre et lâcha un « c’est toi qui vois »… Rah, le connard… Il savait que Carleen ne pourrait s’empêcher de le suivre rien que pour l’engueuler. Elle prit ses clés et regarda avec désespoir son repas… Tant pis, elle le mangerait plus tard… Elle ferma tout et se mit à courir pour rattraper Josh’. Arrivée à sa hauteur, elle lui tapota l’épaule pour qu’il se retourne.

« Qui a dit que tu me plaisais ? Et tu veux m’affrontée ? J’avoue que je suis perdue là… »

Ils continuèrent à marcher et descendirent le premier étage… Comme il n’y avait rien de bien particulier à part la bibliothèque mais elle l’avait déjà visité et elle pensait que ce n’était pas le genre d’endroit où Josh’ aimait aller. Le silence entre eux n’était pas très pesant… Ils n’avaient pas besoin de parler et Carleen se calmait quand même un peu… Soudain elle entendit un bruit de porte qui claque… Elle sursauta et se retrouva collée à Joshua. Carleen savait qu’elle n’était pas seule dans le château mais quand même, les gens pourraient avoir un peu plus de considération pour les autres. Elle leva la tête vers Josh’ et vit que la situation l’amusait énormément… La brune comprit pourquoi quand elle se rendit compte qu’elle avait un bras accroché à celui du jeune homme et qu’elle s’agrippait à lui comme si ça vie en dépendait. Elle se détacha et mis de la distance entre eux…

« On fait quoi maintenant ? »

Elle avait dit ça seulement dans le but de changer de sujet et pour cacher aussi ses joues qui s’étaient empourprées …