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 « Riot Van »

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AuteurMessage
Joshua Rutherford
Joshua Rutherford

« Riot Van » 433020joshadmin
▌CREDITS : Sara.C
▌MESSAGES : 58
▌HUMEUR : Cherche une connerie à faire

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MessageSujet: « Riot Van »   « Riot Van » Icon_minitimeLun 5 Déc - 10:59



« Riot Van » Tumblr_ly2shb707V1r2shm6o4_250 « Riot Van » Tumblr_ly2shb707V1r2shm6o6_250 « Riot Van » Tumblr_ly2shb707V1r2shm6o9_250




    Joshua serra des dents. Dans le miroir, le jeune homme de vingt deux ans observa son reflet, le regard vide de toute expression. L'eau froide coula par le robinet de la salle de bain dans un bruit étrangement fort étant donné le calme sinistre environnant. Penché en avant, le jeune british se rinça le visage avant d'échapper une exclamation de douleur. Les mains soudain agrippées au lavabo, il serra des dents avec intensité, ses paupières fermement closes sous la douleur. « Putain ! » cracha-t-il. Après avoir soupiré avec force, Joshua se redressa pour se regarder à nouveau. Cette fois ci, ce fut avec un épuisement flagrant que le jeune homme observa son reflet dans le miroir. Ses yeux d'un bleu frappant et électrique se trouvaient sur un visage parsemé de contusions en tout genres. Sa lèvre était enflée et saignait. Une de ses arcades était coupée, sa joue avait gonflé et une étrange coupure traversait sa tempe manquant de l'avoir visiblement aveuglé d'un œil. Si quelqu'un d'autre avait été présent dans la pièce, il aurait hurlé de peur en voyant l'état dans lequel se trouvait le jeune homme. Mais Joshua s'en fichait, il avait vu pire. La douleur était certes bien présente mais ce n'était rien comparé à ce qui avait été la cause de ses blessures. L'eau froide coulant sur son visage apaisait ses plaies avec une satisfaction étrangement douloureuse.

    Toujours en grimaçant, Joshua attrapa le bas de son t-shirt déchiré un peu partout et le retira avec lenteur. Il siffla de douleur avant de se regarder à nouveau dans le miroir. Cette fois-ci, l'espace d'un instant, le jeune homme ressenti un frisson d'effroi visible dans ses yeux morts. Joshua avait vécu dans la rue pendant des mois, il avait connu les bagarres et les blessures. C'était ce qu'on pouvait appeler un dur à cuir. Mais à cet instant, alors qu'il se regardait dans le miroir, le jeune homme ressenti de la peur. Depuis qu'il habitait dans le manoir – ce qu'il avait premièrement pensé être une chance – il avait repoussé ses limites. Que ce soit celles de ses nerfs, de sa patience, de sa force, de son endurance mais aussi de ses peurs. Son corps comportait un nombre incalculable de brûlures et écorchures en tout genre mais ce qui était le pire était de savoir que tout ça, il l'avait subit en étant également humilié. La honte pour survivre, c'était devenu une étrange habitude ces derniers temps. Joshua resta ainsi quelques secondes à s'observer avant de se sourire à lui même tristement. Il avait vu pire, il verrait pire mais s'en remettrait. Après tout, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. A ce rythme là, Joshua allait terminer invincible et immortel. Cette idée lui plaisait tout particulièrement. Et puis, ce n'était pas comme s'il l'avait cherché. Le jeune british était connu pour être une grande gueule par excellence. S'il y avait un plat où mettre les pieds, des tabous à crier il allait le faire sans hésiter. Et ce n'étaient pas les Leatherface qui allaient changer ça chez lui. Punitions et tortures ou pas. Il resterait le même : fort, butté, complètement con et immature. Live fast, die pretty.

    L'eau chaude de la douche brûlait son corps mais Joshua ne changea rien, se rendant compte que plus il passait du temps ici plus il adoptait comme remède « soigner le mal par le mal ». La tête penchée en avant, le jeune homme ne se lavait pas vraiment, il se contentait de rester là, à attendre d'aller mieux, comme si l'eau qui coulait sur son corps pouvait rincer ses problèmes et effacer ses angoisses. Parce qu'en plus d'avoir celles de sa vie de famille, celles de la rue, Joshua se découvraient de nouvelles peurs depuis qu'il habitait ici. Mais s'il y avait bien quelqu'un pour mentir et prétendre qu'il passait les moments les plus exceptionnels de sa vie, c'était bien lui. Trop fier et provocateur pour admettre qu'il avait peur chaque matin en ouvrant sa porte, qu'il ne faisait confiance à personne – pas même Carleen – ou encore pour dire que plusieurs fois il avait pleuré sous la douche, l'étouffement de sa vie ici étant trop pesant. Sur le point de recommencer, Joshua renifla et se bougea. Il ne devait pas laisser les Leatherface l'atteindre, il était plus fort que ça, il était plus fort qu'eux puisqu'il n'avait rien à perdre. Il était seul au monde. Réveillé, le jeune homme se mit à la tâche de se laver et de s'habiller. Un jean slim, un pull vintage sur le dos, Joshua laissa ses cheveux aux boucles enfantines sécher naturellement, leur laissant retrouver leur éclat naturel et parfaitement provocateur dans ce décors lugubre. C'était comme si malgré les cicatrices, malgré les larmes, Joshua ne pouvait s'empêcher de respirer la joie de vivre. Il ne se laisserait pas abattre, il valait mieux que tout ça.

    Une cigarette à la bouche, Joshua descendit les escaliers et se rendit directement dans le salon, avec la ferme attention de fumer à l'intérieur, se fichant royalement du règlement et des autres habitants. Le domaine était tellement grand qu'ils passaient plus de temps à se croiser qu'autre chose. Et puis, les Leatherface les avaient tellement forcés à se torturer les uns les autres qu'il était difficile de créer de vrais liens entre colocataires. Les mains dans les poches en train de chercher son briquet, la clope au bec, le jeune british se mit à observer les alentours l'air visiblement décontracté. En réalité, si on regardait de plus près, on pouvait voir sa main légèrement trembler tandis qu'il allumait sa cigarette. Il avait besoin de nicotine pour se calmer, pour aller mieux parce que s'il restait comme ça, il allait devenir fou. La fumée sortant de sa bouche, Joshua senti ses mains et ses jambes trembler un peu plus, cette fois ci sous l'effet de la satisfaction. L'adrénaline n'était pas encore tout à fait redescendue, il lui fallait quelques minutes pour se calmer, même après une longue douche brûlante. Dans le salon, Joshua marcha avec paresse, ne sachant pas vraiment quoi faire de son corps, attendant simplement d'aller mieux comme tout les jours depuis des années. Il souffla la fumée par la bouche, secouant sa tête bouclée avant de poser les yeux sur le piano qui se trouvait là. C'était pour cette raison précise qu'en dehors de sa chambre, Joshua se trouvait toujours ici. Quand il allait mal, la musique était ce qui l'aidait à aller mieux. Cependant, à cet instant, son corps était trop faible pour jouer convenablement. Ce fut en terminant sa deuxième cigarette qu'il écrasa volontairement contre la tapisserie du mur que Joshua s'approcha enfin de l'instrument.

    Assis au piano, Joshua se frotta les mains sur son jean pour se les réchauffer. Elles étaient écorchées à tel point qu'on pouvait se demander comment il arrivait encore à s'en servir pour les tâches basiques de la vie courante. Après avoir soupiré, le jeune homme se mit enfin à la tâche. Dans le silence pesant et morbide du manoir résonna enfin une douce mélodie. Les yeux baissés sur les notes, Joshua avait l'air concentré et sérieux, comme il n'en avait l'air qu'uniquement lorsqu'il jouait du piano. Le jeune british ne semblait ni triste ni joyeux ou encore effrayé, simplement apaisé et fatigué. Après quelques secondes un petit sourire se forma sur sa bouche en contraste avec les larmes invisibles qui perlaient à ses yeux. La musique lui faisait penser à son grand frère Andrew, à ce qu'ils aimaient, partageaient et à ce qu'il avait perdu en le perdant lui. Joshua avait la certitude que sans son frère, jamais il ne deviendrait un véritable artiste. Ce rêve, ils le partageaient à deux. Seul, il n'avait presque plus aucune valeur. Joshua avait envie de chanter mais sa voix se brisa dès la première note. Il continua à jouer tout en se raclant la gorge. Après quelques secondes, il retenta de chanter avec un peu plus de conviction cette fois-ci. Sa voix fut faible les premiers mots avant de prendre en intensité et assurance. La mélodie était douce, sa voix légèrement brisée lui donnant des airs de rockeur endurcit. Les paroles n'étaient pas tristes, simplement désabusées, ce qui était sûrement pire. Se pensant seul ou se fichant du reste du monde tout simplement, Joshua chanta l'une des chansons qu'il avait écrit tout seul.


    La chanson terminée, Joshua regarda doucement par dessus son épaule, posant alors ses yeux d'un bleu saisissant sur son seul et unique spectateur présent dans la pièce (il avait tendance à oublier les millions qui l'écoutaient chanter et jouer de la musique quotidiennement, faisant de lui une célébrité involontaire).

    « Qui t'es toi ? » demanda de but en blanc Joshua sans la moindre éducation. Seuls ses mots étaient agressifs, son ton était lui, plutôt passif. Il n'avait pas envie de se battre, simplement la paresse d'être poli. Et puis quand on a été SDF, ce sont des choses que l'on fait sans même s'en rendre compte avec le temps. On a tendance à aller droit au but car le superficiel ne survit pas dans la rue. Le jeune britannique cessa de jouer et se retourna lentement vers le nouvel arrivant, l'observant de haut en bas et fouillant dans ses poches de jean. « Je t'ai déjà vu » dit-il avec un œil clos tandis qu'il allumait sa cigarette. Son accent de Londres lui donnait toujours des airs de bourgeois tandis qu'il parlait anglais, bien que les manières de Joshua soient plus proches d'une grung modéré. La tête en arrière il souffla la fumée par la bouche avant de secouer à nouveau sa tête bouclée comme pour se redonner de l'énergie. Son visage était meurtri, on pouvait voir que ces dernières vingt quatre heures avaient été terriblement douloureuses et pourtant Joshua agissait comme s'il s'était simplement coupé avec du papier. Ce n'est pas important tant qu'on n'y apporte aucune importance. En agissant comme s'il n'avait pas mal, la douleur disparaissait. Du moins c'était ce qu'il avait été forcé de penser en vivant dans la rue, incapable de se payer un médecin. « Qu'est-ce qu'une gueule d'ange comme la tienne fait dans un jeu aussi tordu dis moi ? » demanda Joshua tout en portant sa cigarette à sa bouche, fixant le jeune homme en face de lui entre malice et arrogance. Le tout lui donnant des airs de sale gamin attachant malgré tout.




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