« Vous aurez bien de quoi vous interroger sur ce manoir. Anecdote sanglantes, rumeurs, apparitions, vous découvrirez toujours quelque chose au fil des jours que vous aurez à passer ici. Certains ont peut être d'ailleurs déjà remarqué que les chambres sont réparties sur deux étages, mais surtout sur quatre couloirs. Rien de bizarre si ce n'est qu'on a donné des noms à ces couloirs. Une sorte d'adresse pour les habitants peut être ou juste une nouvelle manière d'installer l'insécurité. Comme quasiment chaque pièce de ce manoir, les couloirs ont leurs petites histoires. Les noms que vous verrez gravés sur les sublimes plaques dorées à l'entrée et sortie de chaque couloir sont ceux de meurtriers. Les voici. »

KENNETH BIANCHI & ANGELO BUONO JR

« Ces deux joyeux lurons n'ont pas vécu il y a si longtemps de ça. Si Angelo est mort, peut-être que Kenneth est quant à lui toujours en vie. En tout cas, ils sévissaient non loin de Los Angeles. Kidnappant des jeunes filles avant de les étrangler et de laisser leurs corps sans vie au fin fond de sordides collines. Ça, vous auriez put le deviner vous dites vous, le pseudonyme n'étant pas très recherché. Lorsqu'on appréhenda le premier suspect de l'affaire, ce fut Kenneth dont la maison fut fouillée. On y retrouva les bijoux des victimes et le pauvre diable n'avait même pas cherché à se trouver un alibi. Pour échapper à la chaise électrique par contre, il déborda d'inventivité. Il prétendit avoir de terribles amnésies et être habité par une seconde personnalité, Steve. Il aurait pu choisir un nom plus sympathique, mais soit. On le cru bien volontier. Plus encore que la séance d'hypnose, qu'il simula dès le début le bougre, s'avérait aller dans son sens. Heureusement le monde est peuplé de gens moins dupe et Kenneth se fit pincer pour simulation. Ce n'est que bien plus tard, alors que tout le monde était déjà convaincu de son mensonge, qu'il avoua avoir commis ces meurtres sans l'aide d'un être maléfique dans sa tête. Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que la nuit ou l'on donna à ce couloir son nom, on retrouva trois corps inanimés. Trois jeunes hommes en pleine force de l'âge. Allongés, alignés sur le lit de la chambre de l'un d'eux, ils avaient apparemment suffoqués, cherchés l'air en vain. Aussi étrange que cela puisse paraitre, certains ont rapidement fait toutes sortes de rapprochements tous plus grotesques les uns que les autres. Sauf peut-être un. C'était dans cette même chambre, qu'une centaine d'années plus tôt, un déjà bien frêle comte fut assassiné par sa femme adultère. Comment ? Allons, vous ne savez vraiment pas !?! »

ERZSEBET BATHORY

« Aaaah Erzsébet, une femme qui a du en inspirer plus d'un. Une grande dame, plus par son grade que par sa taille. Enfin je dis cela, je n'en sais rien. Nous ne sommes pas de la même époque après tout, je ne saurais vous dire exactement. Cette comtesse hongroise vécue sur la fin du XVIème siècle et une ridicule partie du XVIIème. Peut-être est-ce cet éloignement temporel qui fait que les histoires l'entourant ne sont parfois pas très claires. Peut-être est-ce aussi parce qu'au vu des mœurs de cet époque, il devient difficile de faire la différence entre le folklore et les faits. En tout cas voici en gros ce qu'on en dit. Après la mort de son mari, la comtesse aurait commencée à s'en prendre à de jeunes femmes paysannes. Noblement payées pour être de ferventes servantes, on finissait par ne plus les voir. Par la suite c'est sur des jeunes nobles envoyées chez elle pour se cultiver qu'Erzsébet jetait son dévolu. On ne sait pas combien de jeunes femmes sont tombées entre ses griffes. Les versions divergent selon les endroits. On dit en tout cas que ces malheureuses étaient torturées, mutilées, passées à tabac, brûlées, exposées nues à de très grands froids, tout cela jusqu'à ce que mort s'en suive. Il n'y a pas à dire Erzsébet était la plus grande sadique de son époque. La légende voudrait qu'il y ait eu 650 victimes. Mais ce n'est peut être pas le plus horrible. On dit que la démoniaque aurait fait "vider" de vierges victimes et se serait baignée dans leur sang afin de garder sa jeunesse. Encore une fois il ne s'agit, parait-il que de folklore. Ce qui ne fait pas partie du folklore par contre ce sont ces bocaux de sang. Lesquels ? Ceux qu'un jour, certains habitants de ce couloir retrouvent le matin sur leur table de nuit en se réveillant avec un mal de crâne terrible. Beaucoup pensent que c'est leur propre sang, s'ils savaient...»